
Photo © Mario Beducci - Unsplash
Texte en hommage à nos héros, en première ligne de l’épidémie
Depuis le début du confinement, le 17 mars, je n’ai manqué aucun rendez-vous, qu’il pleuve, qu’il fasse nuit… tous les soirs à 20h00 sur mon balcon, je bats des mains aussi fort que possible, pour leur rendre hommage. Nos grands petits héros, qui sont sur la première ligne. Dans mon cycle « Cafe Poetry », un texte qui exprime toute la gratitude, mais aussi toute la peur, le sentiment d’impuissance et l’espoir que je ressens face à cette épidémie, face à ce que notre monde subit, ce qu’il est devenu. Espoir qu’un monde meilleur, où nous saurons davantage nous aimer et aimer la vie, naisse.
Quatre heures du matin, je ne dors plus, toi, pas encore
je tourne en rond, comme un c… sur le balcon de ma tour
et toi, dans le couloir, tu retournes en vain… tes pensées, tes peines
dans tes mains, tour à tour, un souffle s’envole, un coeur s’éteint
c’est certain, tu ne sais plus, les heures, les jours…
ton soir se noie dans le matin, puis s’évanouit dans la nuit
cernés par la peur, je vois, tes yeux, en larmes, m’alarment
derrière ton invisible sourire
je veux te…
consoler, soutenir, enlever le poids
de ton chagrin, mais en vain
enchaîné à ma tour, à mon tour, je me sens impuissant, inutile, futile…
pourtant, je voudrais pouvoir te dire…
Regarde-moi une fois
Pour toi, je reste chez moi
Je nous dessine un monde meilleur
rempli d’amour, guéri de peur
Guère de tristesse, un champ de joie
Enchantement d’être… juste là
Ensemble plus forts avec douceur
Pour toi, je bats des mains avec pudeur
Pour moi, tu te bats avec ardeur
Bien qu’ils soient tristes nos ébats
J’entends ton coeur battre fort contre moi
contre tout, contre nous-mêmes
Contraints, contrariés, mais encore libres de croire
de construire l’après, de nourrir l’espoir
et d’entrevoir de meilleures voies
Regarde-moi une fois
Quand tu rentreras enfin chez toi…
Tes yeux seront éblouis par une formidable lueur
Un arc d’amour unissant à jamais nos coeurs
Chaque soir, depuis le début de confinement le 17 mars 2020, je sors mon balcon, et j’applaudis les soignants, pompiers, policiers, caissiers, éboueurs… tous ceux qui sont en première ligne. Merci à eux. Merci de vous battre pour nous tous. Nous sortirons tous plus fort de cette crise.
Découvrez les autres textes écrits sur un bout de serviette, dans mon cycle « Cafe Poetry ».
0